Usure de compassion, 10 ans plus tard
Partie 1 : les débuts
En 2012, j’entreprenais un diplôme d’études supérieures en santé mentale. J’étais de plus en plus intéressée à la santé au travail, puisque j’étais à l’époque conseillère en transition de carrière et que trop souvent (en 30 ans) j’avais vu des gens souffrir dans un climat toxique. À l’époque, j’étais encore sous le choc de la mort de mon conjoint (2003) et je commençais aussi à souffrir d’une fatigue émotionnelle et physique diffuse au travail. Le hasard faisant bien les choses, quoi que je ne croie pas au hasard, ma recherche pour un travail sur la santé dans le milieu du travail m’a menée à un article qui traitait d’usure de compassion. Quoi ? C’était la première fois que j’entendais parler de cela, et plus j’avançais dans ma lecture, plus je reconnaissais des signes, des symptômes de ce mal étrange dont je souffrais sans en connaître le nom.
L’usure de compassion. L’usure de l’empathie. Ce que l’on peut vivre lorsqu’on s’est consacré corps et âme aux autres, sans penser à soi.
À ce moment-là, lorsque j’ai commencé à faire de la prévention auprès des proches aidants, les intervenants et les bénévoles, on parlait très peu d’usure de compassion, pour ainsi dire pas du tout.
Maintenant, 10 ans plus tard, lorsque je fais une recherche Usure de compassion, Google sort plusieurs titres d’articles et j’en suis bien heureuse.
Car c’est un sujet important. On doit en parler. On doit aider tous ceux qui aident les autres à se protéger de l’usure de compassion.
Dans mon prochain article, je veux vous parler de personnes et de situations qui m’ont marquée lors de mes rencontres avec des aidants.