L'automne
Dans cette saison baigne une aura de nostalgie et de mélancolie, qui me plonge dans un état contemplatif sur ma propre vie et le temps qui défile, qui file...
Les feuilles d'ocres et de rouges qui enflamment l'azur me rappellent à quel point la vie est un feu d'artifice éphémère
Toutes ses feuilles qui brillent me rappellent la jeunesse et ma vigueur jadis, et dans leur bruissement murmuré par la brise
J'y entends aussi l'écho lointain des rires de mon enfance
Tel un fantôme lumineux hantant les lieux
Mais aussi lorsque je vois toutes ses feuilles tomber pareilles aux fleurs de cerisier
Je ne peux m'empêcher de voir cette main invisible les enlever une à une avec une surprenante délicatesse
Puis, tous ses arbres qui se dégarnissent de leur chevelure, laissant à leur pied un amas d'étoiles mourantes
Aux couleurs qui s'étiolent, qui se dessèchent,
dévoilant ainsi leur bras et leurs doigts faméliques et tordus,
leur peau parcheminée rappelant le vieillard que je suis devenu
Comme tous ces hommes et femmes que le temps traverse inéluctablement, je n'y échapperai pas
Mais tout se fait avec une transition si douce,
Tout se fait avec une telle beauté,
une telle poésie,
que la mort, à cet instant précis
n'a rien d'effrayant ou de laid.
Je dirais qu'elle participe à cette beauté naturelle des choses
Et par son geste délicat qui retire une à une toutes ses feuilles
Elle nous enseigne à mieux vivre pour celui qui sait regarder
Dans l'invisible, le sensible voit, entend, comprend
Jonathan Brunelle