Qu'est-ce qui se cache derrière le sentiment de culpabilité?

Apprendre à apprivoiser la culpabilité

J'offre des conférences et des formations virtuelles sur le sentiment de culpabilité : Agissez contre la culpabilité!, pour les  proches aidants et les intervenants.

Qu'est-ce que la culpabilité?

La culpabilité est un sentiment de faute que l’on ressent, peu importe que cette faute soit réelle ou imaginaire. Cette émotion naît de l’écart existant entre ce que l’on veut être idéalement et les actions que l’on fait réellement. Par exemple, un proche aidant peut se sentir coupable de ne pas en faire assez, de ne pas avoir fait les bonnes choses, de ne pas être assez présent ou encore de manquer de patience.

La culpabilité a un effet paralysant. Elle donne l’impression d’être incapable d’avancer. Elle nous tire vers l’arrière. Son poids peut mener à un fort sentiment d’impuissance : « Je ne sais plus quoi faire », « Je pense que je ne m’en sortirai jamais », « Je ne suis pas aussi endurant(e) que je le croyais »…

Le sentiment de culpabilité est un signal qui mérite d’être analysé! Par exemple, me sentir coupable de vouloir que la souffrance de mon conjoint s’arrête est peut-être le signe que j’ai atteint mes limites et qu’il serait temps que je prenne du répit! Il faut donc être attentif à ce sentiment de culpabilité et aller explorer ce qu’il cache vraiment, ce qu’il peut révéler, ce qu’il signifie.

Que faire envers un sentiment de culpabilité?

La meilleure chose à faire est de prendre du recul par rapport à ce sentiment et de s’interroger, pour mieux comprendre ce qui nous fait sentir coupable. S’imposer un  temps d’arrêt permet d’identifier les éléments qui entrent en jeu, puis d’analyser ce qu’on peut faire par rapport au malaise ressenti. Mieux comprendre ce qui se passe aide à réfléchir aux pistes de solutions qui changeront la dynamique et, du même coup, feront diminuer le sentiment de culpabilité.

En se rendant compte que, dans certaines situations, les actions posées ou les réactions exprimées font toujours naître un sentiment de culpabilité, on peut les remplacer par d’autres, plus appropriées. Décider de donner une réponse différente constitue en soi une prise de responsabilité. C’est-à-dire, être l’auteur d’une réponse adéquate à une situation donnée.1

Une des premières étapes de ce questionnement éclairé est de comparer le sentiment de culpabilité vécu avec notre responsabilité réelle en tant que proche aidant.

Voici un petit exercice d’analyse du sentiment de culpabilité, en 5 questions :

  1. De quoi est-ce que je me sens coupable?
  2. Pourquoi est-ce que je me sens coupable?
  3. Que dois-je faire pour ne plus me sentir coupable ? Et est-ce réaliste?
  4. Quelles sont mes autres options?
  5. Comment transformer ma culpabilité en responsabilité?

La responsabilité

La responsabilité, selon l’interprétation du dictionnaire Larousse, c’est l’obligation que l’on se donne d’être garant de quelque chose, de tenir ses promesses. Mieux encore, le psychologue Yvon Dallaire se plaît à définir la responsabilité comme « l’habileté à répondre adéquatement à une situation donnée. Il s’agit donc de prendre la responsabilité pleine et entière de ses actes »2. Il n’est donc pas question de s’imposer de faire l’impossible.

Contrairement à la culpabilité, la responsabilité redonne du pouvoir, mène vers l’action et crée du changement. Plutôt que de ressentir de l’impuissance, on recadre les circonstances et ce qu’elles rendent vraiment possible de faire. Tout cela nous procure un sentiment du devoir accompli.

Il est vrai qu’en tant que proche aidant, l’impression que la liste des responsabilités ne fait que s’allonger est souvent évoquée. Mais, en réalité, il est possible de les cerner davantage, d’en découvrir les limites à l’aide de questions simples :

Quel est vraiment mon rôle face à l’aidé? Jusqu’où dois-je aller? Où commence et s’arrête la responsabilité de l’autre? Est-ce responsable d’aller jusqu’au bout de ses forces pour aider l’autre? Devrais-je plutôt me rendre responsable de prendre aussi soin de moi, afin d’être en mesure de continuer à prendre soin de l’autre?

Bonnes réflexions!

Ce texte a été écrit pour l'infolettre de Appui Estrie, 2019.

1 et 2 Yvon Dallaire, Culpabilité ou responsabilité? : accroc.qc.ca/wordpress/culpabilite-ou-responsabilite/

1 commentaire

  • J’ai 81 ans et soufre de culpabilité depuis toujours .Je suis suivie psychologiquement depuis l’âge de 31 ans et j’ai subi de nombreuses thérapies .
    De se culpabiliser attire des gens qui refusent de culpabiliser et me font porter leur problème.
    C’est épuisant.J’aibtendance à faire l’eponge

    Petra Marie

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