Usure de compassion journal le Voyageur, Ontario

Le 10 mars 2023 j'anime une conférence sur l'usure de compassion pour les proches aidants francophones de l'Ontario.
Voici une entrevue sur le sujet avec la journaliste Andréanne Joly, parue dans le journal Le Voyageur.
"Hearst et Ontario — Début mars, les proches aidants francophones de l’Ontario pourront assister à deux conférences qui visent à les soutenir et leur permettre de mieux saisir ce qu’ils vivent, alors qu’ils accompagnent un proche en perte d’autonomie. Ces webinaires de 90 minutes sont présentés par le nouveau Réseau francophone des Conseils de familles Ontario (RFCFO), un organisme fondé en 2020 et qui souhaite se faire connaitre.
Les membres du Réseau — issus de 10 établissements de l’Ontario — se rencontrent déjà pour partager les pratiques en cours, d’un foyer de soins de longue durée à l’autre. En discutant, «on sait ce qui se passe ailleurs et ça permet de connaitre les meilleures pratiques», explique la présidente du RFCFO, la Timminoise Sylvie Sylvestre. «Par exemple, pendant la COVID, ça a permis d’amener des changements positifs.»
Déjà, le Réseau invitait des conférenciers. En constatant que leur œuvre réduisait le sentiment d’isolement, les membres ont décidé d’en faire profiter l’Ontario français.
C’est donc avec le thème «La proche aidance : penser à soi tout en pensant aux autres» que le Réseau lance ses premières conférences grand public à la demande des membres.
Les conférences sont présentées avec l’aide du Centre régional de recherche en développement économique et communautaire de l’Université de Hearst.
L’usure de compassion
Madeleine Fortier abordera l’usure de compassion le 10 mars. «L’usure de compassion, c’est quand on est tellement engagé dans l’aide qu’on apporte à l’autre, qu’on s’oublie en chemin», décrit l’auteure et conférencière.
Depuis qu’elle fait ses conférences, son auditoire a souvent parlé de se sentir «submergé». Lorsqu’apparaissent l’impatience, le sentiment d’impuissance, l’insomnie et que la colère bouillonne, «il faut y voir, et vite».
C’est insidieux, dit-elle, d’où l’importance de connaitre et de reconnaitre le phénomène et ses facteurs de risque. Il lui aura fallu des années avant de pouvoir nommer ce qu’elle avait elle-même vécu, en accompagnant son conjoint pendant 12 ans dans la maladie. Son objectif : informer les proches aidants en amont, pour qu’ils sachent que l’usure de compassion existe, et qu’elle n’est pas une dépression.
«On peut se faire soigner pour une dépression. Mais comme le problème [dans l’usure de compassion], c’est la façon dont tu t’engages dans l’aide aux autres, tu vas retomber dans le même panneau tout le temps si tu ne prends pas conscience de la différence», explique-t-elle."