Le scorpion veut traverser la rivière. Il demande à la grenouille de le prendre sur son dos.
"Tu es fou, dit celle-ci. Tu vas me piquer!"
"Mais non, répond le scorpion. Si je le faisais, nous mourrions tous les deux !"
Convaincue par ces paroles, la grenouille prend le scorpion sur son dos pour traverser la rivière.
En chemin, le scorpion pique la grenouille. Avant que tous les deux se noient, la grenouille lui demande : "Pourquoi as-tu fait cela ?" Et le scorpion répond : "C'est dans ma nature".
Une autre possibilité : la grenouille et le scorpion traversent la rivière sans encombre. La grenouille demande : "Pourquoi ne m'as-tu pas piquée? C'est dans ta nature !" Et le scorpion répond : "Je ne suis pas responsable de ma nature, mais je peux décider de mes actions."
Conclusion :
Quelle que soit la fin choisie, on peut en conclure qu'on ne peut changer la nature profonde des gens et notre nature profonde. Pensons par exemple à ces unions où l'un des deux s'efforce (en vain) de changer l'autre. On ne peut qu'aider l'autre à être encore meilleur, mais on ne peut le changer. Cependant, nous sommes tous en mesure de changer nos façons de faire et nous sommes responsables de nos actions.
J'aime cette fable. Je l'ai utilisée fréquemment dans mes formations sur les talents, formations offertes aux gestionnaires. Je voulais ainsi leur faire prendre conscience du fait qu'on ne peut changer les gens. Et qu'au lieu de vouloir en faire des clones, qu'ils devaient plutôt miser sur leurs différences, sur leur individualité. J'ai trouvé aussi une autre fin, intéressante, proposée par Professeur Bone sur Facebook.
Dans ce cas-ci, le message est simple : je ne peux changer ma nature, mais je peux changer mes actions.
Qu'en pensez-vous?
Voici quelques-uns des commentaires que j'ai reçus suite à cette publication :
Jean Chapleau :
J'aime bien la deuxième possibilité.
Dolorès Leduc : Bonne conclusion pour la grenouille et le scorpion La morale, pour moi, est de ne pas essayer de changer l’autre dans sa propre nature, cependant de lui refléter ses qualités.
Ma réponse :
Oui. L'aider à être meilleur. Accepter ses différences et ses particularités !
Michel Bouvrette : J'irai dans le même sens que Jean. J'aime bien l'idée que la grenouille décide de prendre le risque de mourir pour aider l'autre. ET que le scorpion aille au-delà de sa nature profonde. BRAVO !
Ma réponse :
Je pensais aussi en partageant ce texte à tous ces gens qui vont tenter de changer les autres pour les rendre plus conformes à ce qu'ils désirent ou à ce qu'ils imaginent voir en eux. J'aime beaucoup tes réflexions.
C. Lheriau : Dominer sa nature, tout un art, cela s'appelle la maîtrise de soi... elle est envisageable si elle est bonne pour nous, si nous souhaitons devenir meilleurs...il existe des personnes bonnes de nature...si un jour vous en croisez une, ne la lâchez pour rien au monde ! 🙋
Ma réponse :
Merci pour votre commentaire. Je pense qu'on peut effectivement devenir meilleur. Qu'on naît avec un bagage, dont on n'est pas responsable, mais on doit faire avec et en tirer le plus de positif possible. Effectivement on peut opérer des changements sur cette nature, on est responsable des choix que l'on fait et des actions que l'on pose. À force de fréquenter des intervenants, des bénévoles et des proches aidants que je forme pour qu'ils prennent soin d'eux alors qu'ils ont tendance à se consacrer entièrement aux autres, je suis convaincue que des personnes bonnes de nature, il y en a plus que l'on pense.
C. Lheriau : Du même style, j'ai trouvé "le laboureur et le serpent gelé" : Un laboureur trouva dans la saison d’hiver un serpent raidi par le froid. Il en eut pitié, le ramassa et le mit dans son sein. Réchauffé, le serpent reprit son naturel, frappa et tua son bienfaiteur, qui, se sentant mourir, s’écria : « Je l’ai bien mérité, ayant eu pitié d’un méchant. »
Cette fable montre que la perversité ne change pas, quelque bonté qu’on lui témoigne.
Ma réponse :
Très bien dit, merci de ce partage. Je m'interroge cette fois sur l'attitude de la grenouille et celle du laboureur : tous les deux ont pris un énorme risque, en fait ont risqué leur vie par bonté d'âme. Parce que c'était dans leur nature à eux aussi d'être bons et sans méfiance ? Je pense que là aussi on peut s'améliorer, être bon, aider les autres, oui, mais sans risquer d'y laisser sa peau ! Qu'en pensez-vous?
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